J'ai lu récemment que des députés demandaient la réouverture des restaurants dès le 15 mai.
Il faut les comprendre, non seulement ils n'ont plus la cantine tout-à-deux-balles de l'Assemblée à disposition, mais, par la force des Choses (comme dirait Ben Grimm), ils ne peuvent plus se faire engraisser au restau tous les jours et passer ça en note de frais.
Ils sont obligés d'envoyer la soubrette faire les courses ou, pire, pour ceux qui n'ont pas eu la présence d'esprit de séquestrer, d'autorité et pré-confinement, leur domestique ancillaire (#balance-ton-porc-lementaire), de se faire livrer leurs courses. Par des individus bicyclettisés ou mobyléttisés qui, s'ils sont souvent de couleur - puisqu'il semble que la peau blanche provoque une intolérance minaudière à certains métiers essentiels sinon nécessaires -, des individus, donc, qui n'en portèrent pas moins jadis, pour certains et pour bien signifier aux édiles leur dégoût, un gilet d'une couleur que les chinois ne renieraient pas. Chinois qui, faut-il le rappeler, sont à l'origine de la catastrophe restauratrice à cause de leur restauration catastrophique. Et voilà, "la boucle est bouclée", pense alors l'élu confini, pardon, confiné, car les raccourcis ne font pas peur à un législateur biberonné au 49.3.
Et là, c'est le drame.
C'est que ça coûte un bras, ces conneries, se rendent soudain-t-ils compte. Eux qui croyaient que le homard et le champagne se trouvaient sous les sabots d'un cheval (qui, contrairement à une croyance locale, ne Rugy pas, mais hennit), s'aperçoivent horrifiés que ces produits de première nécessité grèvent (terme qui a pourtant été banni de leur vocabulaire depuis que Papa les a fait rentrer à l'ENA) leur budget.
Mais bast. Foin de ces basses considérations, ma Mie, s'écrient-ils. Si les finances familiales venaient à ressembler à celles que nous avons adoptées ci-devant pour le pays, d'une seule et même voix (la fameuse voix de son maître), il sera toujours temps de vous employer comme assistante parlementaire pour les renflouer.