18 mars 2020. Le virus attaque, World War Z toque à la porte.
Ordre de confinement général. Jour 1.
On ne peut plus sortir que pour acheter à manger, et aller bosser pour les moins chanceux. Pour eux, les mots "double peine" prennent soudain un sens un poil amer.
Les autres "télé-travaillent" - ce qui correspond pour beaucoup à faire semblant de "travailler" devant la "télé". Ou ne travaillent pas, mis au chômage ou en vacances forcées, bloqués à la maison. Ou ne travaillent toujours pas, pour la plupart des chômeurs : pour eux c'est pas encore pour tout de suite, le taf. Ou ne font rien, en supportant avec courage l'horrible destin de rester sur le canapé à boire une bière (une Corona, bien sûr), devant la saison 10 de Colombo 347ème rediffusion. Les ancêtres n'ont qu'à bien se tenir, avec leurs histoires de guerres mondiales et de héros, hé papy, regarde : moi aussi je sauve des vies.
Et puis il y a tous les autres. Les cons. Ça fait du monde. Pleins. Pleins...
Les cons appliquent le confinement en s'entassant en troupeau dans les grandes surfaces pour vider les rayons PQ et nouilles. Déjà que c'est la guerre, c'est le gamin qui l'a dit à la télé, alors si on peut pas manger des nouilles et s'essuyer ensuite en les chiant, on va perdre toute dignité, tu comprends. Et puis c'est déjà la pénurie, tiens la preuve, regarde le rayon nouilles, il est vide. Oui j'en ai pris 54 paquets, comme tout le monde, mais c'est parce que c'est la pénurie, regarde, y'a n'a déjà p'us.
Après ils rentrent chez eux. Ils rapportent le virus à la maison et vont contaminer tout l'immeuble, à l'occasion de l'apéro le soir avec les voisins. Le pire, vous allez voir : ils vont tuer la moitié des gens qu'ils vont croiser, les cons, mais eux vont à peine avoir de la fièvre.
Bienvenue en France. Il faut tenir 15 jours, qu'ils ont dit. Je crois que ça va être long.