Ode aux soignants - feat. Paul Verlaine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
De soignants inconnus, qui viennent, et se démènent
Et ne sont, chaque fois, ni tout à fait plaignants
Ni tout à fait apôtres, mais quand même à la peine
Car le souffle manquant, si mon cœur, se battant
Pour eux calmant l'angoisse, cesse d'être un problème
Par eux seuls, sous les moiteurs de mon front blême
Qu'eux seuls savent rafraîchir, je suis vivant
Ont-ils mari, femme, enfants ? - Je l'ignore
Leur nom ? Je n'en sais rien, anonymes au dehors
Comme ceux des héros que la Vie encensera
Les regards sont lassés, les regards sont recrus
Mais, dans leurs voix, plurielles, et calmes, et graves, on a
La conviction qu'hier, ne sera jamais plus