Soliloque en vase clos

Après la grosse rigolade sur le couplet flagellatoire du Bon Président - quel déconneur ce Président - qui, après avoir bien aidé à détruire tous les services publics depuis qu'il est sorti de l'ENA, au point que sa carte du Parti Socialiste s'est spontanément auto-détruite dès 2010, se rendrait soudain compte au bout d'un mois de confinement que l'ultra-libéralisme houlàlà c'est pas très très bon pour la santé, après cette bonne blague, disais-je, la polémique enfle sur la reprise de l'école à partir du 11 mai.
A la vérité, tout le monde sait que c'est du pipeau mais ça n'empêche pas les journaleux d'être en boucle sur le "scoop".

Rassemblez dans des écoles des gamins qui ne se seraient pas vu depuis 2 mois, dites-leur bien "distanciation sociale" et "gestes barrières", déclenchez votre chronomètre et attendez.
Pas longtemps. Il ne faudra pas plus de 1 minute 12 avant qu'ils ne se tombent tous dans les bras (ou qu'il se tombent dessus à bras raccourcis, ce qui revient au même).
Ajoutez à cela des troupeaux indisciplinés de parents décomplexés du confinement à l'entrée et la sortie des écoles, des profs et des instits sans masques ni gants parce qu'il n'y en aura jamais assez ne serait-ce que pour les soignants, agitez bien tout ça, et observez la courbe de l'épidémie faire une jolie parabole inversée vers des sommets insoupçonnés.

Le truc qui emmerde le Bon Président, c'est que si ces bon dieu de mômes ne retournent pas à l'école, les parents ne retourneront pas travailler. Evidemment, où voulez-vous qu'ils la mettent, leur descendance ? Pas chez l'ascendance, du moins celle qui reste : on va éviter de les finir, les vieux, ça ferait tâche sur le bilan final.
Alors ? On teste tout le monde ? Ah, non, on ne testera que "toute personne présentant des symptômes". Oui oui oui. On ne teste que les malades, donc, pour savoir s'ils sont malades. Oui oui oui. Bien sûr. Pas assez de tests donc, pourquoi ne pas le dire tout de suite ?

Notez, pour tester tout le monde en France on est pas si mal lotis, à vrai dire. On a un test infaillible : il suffit d'appeler le support technique Orange.
Quand le gars répond, si vous êtes encore vivant, vous êtes sûr d'être négatif. Le temps d'attente est supérieur à la période d'incubation du virus.

Les services publics privatisés, c'est tellement efficace.

Une blonde se promène au bord d'un lac et voit sa copine blonde de l'autre côté. Elle appelle :
- Eh ! Comment on fait pour passer de l'autre côté ?
Et l'autre répond :
- Mais t'es DEJA de l'autre côté !

Dites, vous avez vu ?
ça brûle, à Tchernobyl.

Si on m'avait dit un jour que je m'en foutrais...

Une femme revient de chez son gynéco et dit à son mari :
- il m'a dit que je ne devais plus faire l'amour pendant 15 jours.
- et ton dentiste, il t'a dit quoi ?

Peut-être que le monde ne connait plus les Shadocks. Les impayables bestioles ont disparues avec leur créateur, mais on ne devrait jamais s'éloigner plus que de raison de la philosophie shadockienne.
Car, les Shadocks ont dit, verset 12 livre IV :
"Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas."
Amen.

Combien de hâbleurs, combien de charlatans, d'escrocs, de bonimenteurs, de baratineurs, d'affabulateurs, de fanfarons, de démagogues peut-être, de politicards sûrement, pompent ainsi de l'air dans l'espoir qu'il ne se passe rien de pire que s'il se passait quelque chose ?
Ils sont aussi innombrables que les cons, dont beaucoup font aussi partie sans doute, ce sont des pathologies parfaitement compatibles et cumulables, malheureusement.

Mais ils ont indéniablement un patron depuis quelques temps. Donald le Magnifique, l'Orange Flamboyante, le Stakhanoviste à l'Oiseau bleu, le Roi Ahuri et sa quête du Gras, le Prince du Fake, le Chevalier du Fuel.
Après avoir tué plus de ses concitoyens que tous les dirigeants d'Europe réunis, il essaie de cacher sous le tapis son incompétence inépuisable en pérorant deux heures par jour devant des journalistes, qu'il insulte copieusement au passage. Et pour se dédouaner de ses errements d'ignare suffisant, il tente désormais de mettre ça sur le dos de l'OMS.

Peut-être que l'organisation n'est pas exempte de tous reproches dans la gestion de la crise sanitaire, il sera temps d'en débattre quand ça sera calmé. Mais arrêter de financer l'OMS en pleine période de pandémie, ça revient à couper l'eau aux pompiers sous prétexte qu'ils n'auraient pas anticipé le départ du feu.
En attendant, la maison brûle.

Pas sûr que les grands brûlés lui pardonne sa gestion de l'incendie, au Suprême de Canard.